Covid : Le vaccin d’AstraZeneca suspendu, la région parisienne en sursis

Walaa Al-Assrah Mercredi 17 Mars 2021-17:08:53 Actualités Internationales
Graphique montrant l’évolution des hospitalisations et des réanimations en France, au 14 mars
Graphique montrant l’évolution des hospitalisations et des réanimations en France, au 14 mars

A l’instar d’autres pays européens, dont l’Allemagne et l’Italie, la France a décidé lundi de suspendre l’utilisation du vaccin anti-Covid d’AstraZeneca, un nouveau coup dur pour la campagne de vaccination, au moment où l’Ile-de-France est menacée de reconfinement, rapporte l’AFP. Emmanuel Macron, qui a lui-même fait l’annonce lors d’une visite à Montauban, a dit “espérer reprendre vite” la campagne de vaccination avec le produit du laboratoire anglo-suédois, “si l’avis de l’autorité européenne le permet”. Le chef de l’Etat a évoqué la date de mardi. Peu après, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a annoncé qu’elle allait examiner bien hier mardi “en détail les informations” sur des craintes liées à des caillots sanguins chez des personnes vaccinées, sans lien avéré à ce stade, avant une “réunion extraordinaire” jeudi. Malgré les assurances de l’EMA, qui réaffirme que les avantages de ce vaccin l’emportent toujours sur les risques, c’est un nouveau contretemps susceptible de miner un peu plus la confiance à l’égard de ce vaccin, qui a déjà enchaîné les déconvenues, entre retards de livraison, hésitations sur son efficacité chez les personnes âgées et effets secondaires chez les plus jeunes. “Une catastrophe”, résume une source gouvernementale, pour qui la France “se retrouve à la traîne des autres” pays européens en prenant cette décision. Selon un dernier bilan samedi, 1,3 million de personnes (sur 5 millions au total) ont reçu en France une première injection du vaccin d’AstraZeneca, le troisième autorisé en Europe après ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna. Le gouvernement compte sur la campagne de vaccination pour promettre un retour à une vie plus normale, alors que le Covid-19 pèse toujours lourdement sur les vies quotidiennes: couvre-feu à 18h en métropole et confinement le week-end dans les territoires les plus touchés, restaurants, bars, lieux culturels et salles de sport privées fermées depuis plus de quatre mois, étudiants accueillis au compte-gouttes dans les universités. Dans l’immédiat, “nous aurons à prendre dans les jours qui viennent sans doute de nouvelles décisions” pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, a annoncé lundi Emmanuel Macron, en revendiquant des restrictions prises “de manière adaptée et proportionnée” selon les territoires. “L’Île-de-France est clairement en sursis” car “le variant anglais (du virus), majoritaire, n’est pas seulement plus contagieux, il est aussi plus mortel”, et “nos capacités de réanimation sont saturées”, avait exposé quelques heures plus tôt sur France 2 la présidente de la région, Valérie Pécresse, disant ne pas s’opposer à des mesures “justifiées, si elles sont proportionnées et accompagnées”.

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